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John Bonham, 1968 John Bonham John Bonham, 1975

Agressif, violent, percussif, John Bonham, colonne vertébrale de Led Zeppelin savait aussi être un monstre de virtuosité. A l’oreille il copie tout ce qu’il entend, à l’instinct il développe son jeu à lui, frappe des peaux à mains nues incluse. On connaît bien le Bonzo époque « dirigeable », adepte de bastons et passages au pub. Mais avant d’être batteur et père de famille (au fond son métier préféré), il est d’abord passé par une enfance tranquille, bercé par Buddy Rich, Gene Krupa et Ginger Baker. Un perturbateur bruyant dans la calme campagne anglaise.

Avant d’être domicilié derrière ses fûts de batterie, John Henry Bonham est d’abord un natif de la Black Country. Né le 31 mai 1948, il grandit là bas, à Redditch, et étudie dans une école privée pour jeune homme de bonne famille. Et parce que ses parents sont aisés et que son style vestimentaire s’en ressent, lui et son petit frère Mickaël sont souvent chahutés par les autres gamins. Alors déjà, Bonham cogne. Pas encore sur les peaux tendues mais simplement sur ses camarades, comme tout petit caïd qui se respecte. Très tôt la vocation se fait sentir. « A cinq ans j’ai voulu faire de la batterie, je jouais un peu sur tout ce qui pouvait rendre le même effet de percussion ». Bassine, tasses, boites de conserve, tout y passe, mais les parents ne s’intéressent pas vraiment à la passion naissante de l’aîné. Les années passent, Bonzo tape toujours, et l’effort finit par payer : son père lui achète sa première caisse claire. « J’ai toujours été fasciné par la batterie, aucun autre instrument ne m’intéressait, j’ai fait un peu de guitare acoustique, mais la batterie revenait toujours ». En avril 1964, alors que les anglais sont dans la Beatlesmania, et que Bonham est fan de Ginger Baker, il a 16 ans et entre dans le groupe de Terry Webb And The Spiders. Un an plutôt son père lui a offert un kit de batterie complet. Mais comme il le précise lui même, à l’époque « elle était préhistorique et pas mal rouillée ! ».
Il quitte le lycée avec une certitude, il veut être batteur professionnel. Mais l’aventure Spiders ne dure pas longtemps, un an seulement, un an clôt sur un dernier concert dans une salle de bal. L’événement parait anodin à première vue, sauf que c’est ce soir là que Bonham rencontre sa future femme Pat. Rapidement, les deux tourtereaux se marient, dès 65, et s’installent dans une caravane au fond du jardin de ses parents. Au départ, il promet à Pat de ne plus jouer, le métier étant logiquement trop imprévisible et mauvais pour la stabilité d’un couple. Mais il se résigne. Pas le choix, pour gagner sa vie et rapporter la paye à la maison, il faut travailler. Bonham endosse le costume de batteur pour plusieurs petits groupes des Midlands, d’abord A Way of Life, puis The Crawling King Snakes dont le chanteur se nomme Robert Plant. Il le retrouve fin 67 dans The Band of Joy, groupe plus ambitieux. Entre jeunes musiciens de la Black Country, l’amitié les lie indéniablement.
Durant les premiers mois de l'année 68, The Band Of Joy donne plusieurs concerts dans des clubs londoniens, et enregistre quelques démos. Mais, faute de trouver un contrat, le groupe se sépare au printemps.
John "Bonzo" Bonham a désormais pour lui une très bonne réputation, grandissante, solide et forgée sur un son puissant et propre à lui. En mai 68, il se retrouve dans le groupe de Tim Rose, parti pour une tournée anglaise finalement avortée un peu plus tard. Il a quand même trouvé le moyen de se faire remarquer, avec ses fûts entourés d’aluminium et sa frappe plus lourde et précise que tous les autres. Il est ainsi interdit de prestation par 30 clubs des Midlands. De grands noms de l’époque comme Joe Coker le réclament. Mais c’est Robert Plant, le pote qu’il n’a pas vu depuis 3 mois qui le harcèle le plus. Motif : les Yardbirds de Jimmy Page, que Plant vient de rejoindre, le veulent comme batteur. A l’incroyable, Bonzo ne croit pas. Pourtant, après la dizaine de télégrammes envoyés par Robert, il s’incline : « avec Tim Rose, nous venions de splitter, Robert m’a offert une place, je l’ai prise ». En quelques semaines, les Yardbirds se muent en Led Zeppelin. L'histoire est en marche.

Durant les 12 ans de carrière de Led Zeppelin, John Bonham s'affirmera comme l'un des plus grands batteurs de l'histoire. Il meurt le 25 septembre 1980, étouffé par son vomi durant un coma éthylique. Il avait deux enfants : Zoé et Jason. Ce dernier a depuis lors suivit la voie de son père, et a joué à plusieurs reprises avec Page, Plant et Jones lors des reformations ponctuelles de Led Zeppelin.

Biographie par Marion

Discographie pre-Led Zeppelin

Démos

The Band Of Joy (avec Robert Plant) - "Memory Lane" / "Adriatic Sea View" / "Hey Joe" / "For What It's Worth" (enregistrés début 1968)

"Hey Joe" et "For What It's Worth" figurent sur la compilation de Robert Plant "Sixty Six to Timbuktu" sortie en 2003.