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Page & Plant - Walking Into Clarksdale

1. Shining In The Light
2. When The World Was Young
3. Upon A Golden Horse
4. Blue Train
5. Please Read The Letter
6. Most High
7. Heart In Your Hand
8. Walking Into Clarksdale
9. Burning Up
10. When I Was A Child
11. House Of Love
12. Sons Of Freedom
  • Sorti le 21 avril 1998
  • Enregistré en 1997 à Londres (Abbey Road Studios)

"Je crois que retourner à un son plus rock est une manière de consolider nos capacités artistiques. Quand vous vous mettez en tête de revenir à une musique plus directe et simple après avoir été imprégné de toute cette splendeur, avoir fait une tournée qui a duré plus de treize mois et dans laquelle tout était si luxuriant, il y avait comme un défi pour nous à essayer de recréer quelque chose de semblable à ce que l'on peut entendre sur cet album." - Robert Plant

Un nouvel album studio de Led Zeppelin ? Presque 20 ans après leur dernier album, In Through The Out Door ? De prime abord ça y ressemble vachement, même sans John Paul Jones qui préfère rester de son côté (ou plutôt on ne demande pas son avis...), surtout après le sale coup de 1994 où Jimmy et Percy s'étaient fait du No Quarter sans lui... Non, John Paul travaille sur son prochain album, Zooma, et laisse se débrouiller Page & Plant, ou le retour des dinos du rock. Plus les deux ptits jeunes que sont Michael Lee et Charlie Jones, déjà batteur et bassiste lors des concerts Unledded. Cette tournée aura été une grande réussite, pourquoi ne pas continuer??

Walking Into Clarksdale n'est pas un nouveau disque de Led Zeppelin. On s'en rend compte assez vite, dès le premier morceau en fait. Le style est différent, plus "pop", plus doux, bluesy, mais laisse tout de même percevoir quelques traces métalliques, celles du Grand Dirigeable de plomb. Aaaaah, Led Zep!!! Ca fait du bien! Et tant pis si le bassiste n'est pas vraiment à la hauteur, et tant pis pour les fans plus metalleux du Zeppelin. Il n'y a plus de "Black Dog", mais "When The World Was Young" est tellement beau qu'on en oublie presque Jones et Bonham. Bonzo... Ah!

Le style "lead zeppelin" est bien présent sur des morceaux comme "Blue Train" (superbe blues!), le menaçant "Burning Up" ou le road song "Walking Into Clarksdale". Sans oublier l'orientalisme kashmirien de "Most High", avec un riff certes moins percutant que son (très) Grand frère mais efficace quand même. Jimmy, à propos de "Most High" : Vous auriez du entendre ce titre au moment de sa conception... La structure était la même mais l'arrangement était complètement différent... Il n'y avait pas toutes ces allusions à l'Orient et puis, brusquement, nous avons eu l'idée d'y intégrer tous ces éléments. La guitare y était très minimaliste par rapport à l'orchestration (comme sur "Kashmir") et même si son riff était constant dans tout le morceau, nous sentions qu'il fallait, soudainement, donner une toute autre texture au morceau. C'est alors que nous est venue l'idée de faire appel au Trans Global Underground et ce sont eux qui ont superposé cette instrumentation frénétique.

"Upon A Golden Horse" est tout aussi énergique, avec un violon qui prend progressivement le pas sur la guitare et devient de plus en plus effrené. Ca c'est du rock! Tout à l'opposé on retrouve des morceaux comme "Heart In Your Hand", "When The World Was Young", "When I Was A Child", "Shining In The Light"...qui font place à une atmosphère plus intimiste, mélancolique même... "When I Was A Child" est sublime, mon morceau préféré sur l'album. Le riff est éblouissant de beauté, envoûtant, dans le même style que "No Quarter". Waw! On est à dix mille lieues de Led Zeppelin mais c'est une très très grande réussite, même si le style pourrait rebuter certains... Percy est omniprésent, Jimmy un peu moins, mais les solos de guitare sont toujours bien là. Enfin, il est intéressant de remarquer qu'il n'y a aucune note acoustique sur ce disque, à l'instar de Presence du temps de Led Zep. Dommage, car ça aurait certainement rajouté un plus à l'album et puis c'est aussi ce qui faisait le charme d'un album de Led Zeppelin. Rock & Folk... Quoi qu'il en soit, Walking Into Clarksdale est un très bon album. Et la tournée qui suivit aussi!

Nous ne savons pas très bien pourquoi nous faisons telle chose plutôt que telle autre. Nous avons peut-être ce don de pouvoir composer de la musique et de savoir très vite ce que nous voulons y mettre et de le faire. Je ne crois pas que nous nous soyons dit un jour : "Nous faisons ceci, parce que...". Cela reste toujours naturel... Implicitement, nous savons tous deux où nous voulons aller, il n'y a pas de compétition quant à décider qui aura le plus de goût, ou de décalage entre nos deux manières de travailler. C'est en ce sens que notre relation est aussi féconde... - Robert Plant