Hangman, hangman, hold it a little while,
Think I see my friends coming, riding a many mile.
Friends, did you get some silver?
Did you get a little gold?
What did you bring me, my dear friends, to keep me from the Gallows Pole
?
What did you bring me to keep me from the Gallows Pole ?
"I couldn't get no silver, I couldn't get no gold,
You know that we're too damn poor to keep you from the Gallows Pole."
Hangman, hangman, hold it a little while,
I think I see my brother coming, riding a many mile.
Brother, did you get me some silver ? Did you get a little gold ?
What did you bring me, my brother, to keep me from the Gallows Pole ?
"Brother, I brought you some silver,
I brought a little gold,
I brought a little of everything, to keep you from the Gallows Pole.
Yes, I brought you to keep you from the Gallows Pole."
Hangman, hangman, turn your head awhile,
I think I see my sister coming, riding a many mile, mile, mile.
Sister, I implore you, take him by the hand,
Take him to some shady bower, save me from the wrath of this man.
Please take him, save me from the wrath of this man, man.
Hangman, hangman, upon your face a smile
Pray tell me that I'm free to ride,
Ride for many mile, mile, mile.
"Oh, yes, you got a fine sister, she warmed my blood
from cold,
She brought my blood to boiling hot, to keep you from the Gallows Pole.
Your brother brought me silver, your sister warmed my soul,
But now I laugh and pull so hard, and see you swinging on the Gallows
Pole !!! "
Swingin' on the Gallows Pole !!!
Bourreau, bourreau, retiens ta corde un petit instant,
Je pense voir mes amis arriver, chevauchant des kilomètres au loin.
Mes amis, avez-vous rassemblé de l'argent ?
Avez-vous trouvé un peu d'or ?
Que m'avez-vous apporté chers amis, pour méviter la potence ?
Que m'avez-vous apporté pour méviter la potence ?
"Je n'ai pu avoir ni or ni argent,
Tu sais que nous sommes bien trop misérables pour échapper à la pendaison."
Bourreau, bourreau, retiens ta corde un petit instant,
Je pense voir mon frère arriver, chevauchant des kilomètres au loin.
Frère, as-tu rassemblé de l'argent ? As-tu trouvé un peu d'or ?
Que m'as-tu apporté cher frère, pour méviter la potence ?
"Frère, je t'ai apporté de l'argent,
Je t'ai apporté un peu d'or,
je t'ai apporté un peu de tout, pour t'éviter la potence.
Oui, je suis venu pour t'éviter la potence."
Bourreau, bourreau, tourne la tête un moment,
Je pense voir ma soeur arriver, chevauchant loin, loin, loin.
Ma soeur, je t'implore, prends-le par la main,
Emmène-le dans quelque sombre palais, sauve-moi du courroux de cet homme.
Emmène-le par pitié, sauve-moi du courroux de cet homme.
Bourreau, bourreau, un sourire sur ton visage
M'indique que je suis libre de partir,
Partir loin, loin, loin.
"C'est vrai que tu as une gentille soeur, elle a réchauffé
mon sang glacé,
Elle l'a même mis en ébullition, pour que tu échappes à la pendaison.
Ton frère m'a apporté son or, ta soeur a réchauffé mon âme,
Mais maintenant je ris et tire de toutes mes forces pour te voir balancer
au mât de potence, ouais !!! "
Balance toi !!!

Traduction et commentaires
par Jérôme Pintoux
Résumé : un pendard essaie de corrompre
son exécuteur, mais celui-ci est un salaud. C'est une chanson traditionnelle
(le bluesman Leadbelly avait déjà chanté Gallows Pole dans les années
30, mais il n'en est pas l'auteur), fortement arrangée, électrifiée.
Plant n'a conservé que quelques passages du texte de Leadbelly,
et changé 80 % du reste...
C'est une supplique, un plaidoyer
argumentatif de la victime, futur pendu. Non pas pour se disculper,
mais pour corrompre son tortionnaire (promesses de dons). Le pendard
essaie de le persuader de différer lexécution (théâtralisation
de l'attente du supplice : dialogue entre le condamné et le bourreau).
Au dernier couplet, la réponse du
bourreau est cinglante : cet être est corrompu, vil et cynique.
Non seulement il a accepté tous les bakchichs mais ne donne rien
en échange et se réjouit de procéder à l'exécution qu'il évoque
comme une sorte de danse !
Ce traître, ce "félon"
à qui l'on a pourtant graissé la patte tant et plus (l'or et l'argent
des amis et du frère, le corps de la soeur), envoie valser le condamné
au bout d' une cravate de chanvre. Il tire très fort sur la corde,
le plus fort possible ("and pull so hard") et vous envoie
valser tout en haut du gibet. Et là, enfin (?), la guitare de Jimmy
se déchaîne dans un climax irrésistible, la surimpression des prises
produit quelque chose de frénétique, d'irrésistible, un palimpseste
hallucinant, chaotique et jubilatoire, ponctué des cris délirants
de Plant : "swingin' on the gallows pole!" Cest
la chanson la plus poignante et la plus cynique qui soit. Ce final
est une invention de Plant, il ne figure pas dans le texte de Leadbelly.
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