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Jimmy Page |
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Première
partie : De la naissance à la fin des Yardbirds
Deuxième partie : De la chute de Led Zeppelin
à aujourd'hui
Héroïne sans héro
Led Zeppelin était le groupe idéal de ceux
qui rêvaient les yeux grands ouverts. Mais, peu à peu, le
rêve, la part de magie, avaient laissé place aux excès.
Si une malédiction pesait sur le groupe, elle était à
chercher dans l’abus des drogues et non dans un grotesque pacte
avec le diable. Le dernier acte tragique de ces bacchanales était
la mort de John Bonham et, ipso facto, du groupe.
Très affecté par la perte d’un ami très cher,
Jimmy Page passa de longs mois dans un état dépressif. Lui
qui vivait et respirait Led Zeppelin voyait son centre de gravité
s’évaporer soudainement. Il était aussi dépendant
à l’Héroïne. A cause d’elle, à partir
de 1977, il avait fini par devenir sur scène l’ombre de lui-même.
Les derniers concerts du groupe en 1980 avaient été pathétiques.
C’est seulement en 1984 que Jimmy se soigna. Il a dit ne rien regretter.
Peut-être… Mais une chose est sûre : les aiguilles qu’il
s’enfonçait dans les bras étaient autant de coups
portés contre lui-même.
Reprise
Jimmy finit par sortir de sa retraite. Il était
légitime d’attendre beaucoup du maître de Led Zeppelin.
Cependant c’était oublier que la réussite du groupe
n’était pas due à lui seul mais au travail collectif
de ses membres ainsi qu’à l’harmonie qui régnait
entre eux. Il ne faut pas non plus oublier la figure paternelle de Peter
Grant, ni « l’efficacité » dans de nombreux domaines
de Richard Cole. Cet ensemble faisait ressembler Led Zeppelin à
un clan très fermé. Jimmy Page allait-il réussir
à retrouver cette rare alchimie ? Rien n’était moins
sûr. Il faut aussi réaliser que c’est dans les brumes
de la drogue et du sevrage qu’il traversa la première moitié
des années 80.
L’heure de la reprise du travail sonna quand un de ses voisins,
Michael Winner, lui commanda la bande musicale de Death Wish II ("Un
justicier dans la ville"). Le film était une série
B. Il avait pour héros Charles Bronson jouant des revolvers et
des mitraillettes dans un New York abandonné par la police et livré
à une idiote et très méchante racaille. Jimmy s’acquitta
parfaitement de ce travail. Le film sorti en 1982 et ne marqua pas les
mémoires cinéphiles.
Pendant la même période il se pencha sur le cadavre encore
frais de Led zeppelin pour voir ce qu’il pouvait en tirer. Car Swan
Song devait encore un album de Led Zeppelin à Atlantic. C’est
non sans mal qu’il porta au jour 8 chansons. John Paul Jones trouva
le titre : Coda. Album constitué de maigres reliefs du festin Led
Zeppelin. Album de toutes les frustrations aussi. Y allait-il avoir une
suite ?
En 1983 il participa à deux concerts aux Royal Albert Hall pour
l’A.R.M.S. (Action for Research into Multiple Sclerosis) organisés
sous la houlette de Ronnie Lane (ex-Small Faces) atteint par la maladie.
Le pôle d’attraction principal était constitué
par le légendaire trio des anciens guitaristes des Yardbirds :
Eric Clapton, Jeff Beck et bien sûr Jimmy Page. Ça sentait
bon la réunion d’anciens combattants, de plus, pas au meilleur
de leur forme. Page ? Un pantin mécanique triturant des cordes
d’acier dans la lumière crue des projecteurs. Devant le succès
de l’événement quelques dates furent organisées
aux Etats-Unis. Jimmy n’y avait pas joué depuis 1977. Il
avait pour partenaire, en remplacement de Steve Winwood, Paul Rodgers
(ancien Free et Bad compagny). Les deux hommes, retrouvant franchement
goût à la musique, décidèrent de former un
groupe. Quelque chose de nouveau et d’original ne lorgnant pas vers
un passé trop écrasant.
Listen To This, Eddie
Ce titre est celui d’un des plus célèbres
bootlegs de Led Zeppelin. C’était une réponse indirecte
à Eddie Van Halen critiquant le jeu de Page qu’il trouvait
parfois erratique en concert. L’écoute de ce concert du 21
juin 1977 étant censé lui donner tord…
Depuis la fin des années 60, la guitare électrique avait
évolué. Eddie Van Halen en révolutionna le jeu, après
Jimi Hendrix, à la fin des années 70. De nombreux guitaristes
intégrèrent ses apports. Presque exclusivement dans le Hard-Rock.
Jimmy Page eut beaucoup d’influence sur lui. Un morceau comme Heartbreaker
étant une de ses références fondamentales. Il reprit
aussi régulièrement des titres de Led Zeppelin en concert.
De son côté Jimmy n’emprunta rien à Van Halen,
tout en connaissant ses découvertes comme le Tapping.
Pour tout dire son jeu était moins inspiré qu’avant,
même si, dans ses meilleurs moments, il restait un très grand
guitariste. En fait il n’a jamais cherché la virtuosité.
« J’ai toujours été un guitariste un peu négligent.
Je n’ai jamais eu la technique d’un McLaughlin, il a fallu
que je travaille très dur pour apprendre ce que je sais. La manière
dont je porte ma guitare très bas est une indication du mépris
que j’ai pour le classicisme technique. Je suppose que l’originalité
créatrice remplace la technique. » (Guitares magazine, 1990).
Jimmy Page donna souvent l’impression d’être en équilibre
entre le gouffre et le sublime. Et il bascula plus d’une fois d’un
côté ou de l’autre.
The Firm
En 1984 avec Paul Rodgers, il s’occupa de former
leur nouveau groupe. Ils engagèrent Chris Slade (ex-Manfred Mann
et futur AC/DC) à la batterie et Tony Franklin (de chez Roy Harper)
un virtuose de la basse freetless. Le groupe s’appela The Firm.
Un choix judicieux en cette époque où le gentil hippie avait
disparu au profit du yuppie assoiffé d’argent comme le vampire
de sang. The Firm accoucha de deux albums (The Firm et Mean To Business).
Le premier étant le meilleur et pas une merveille. La musique,
très dans l’air du temps, consistait en un Hard-Rock FM sans
âme. A noter que le titre Midnight Moonlight était une version
achevée de la fameuse Swan Song restée à l’état
d’ébauche du temps de Led Zeppelin. Le groupe connu un succès
d’estime même parmi les jeunes. Ils étaient sans doute
attirés par cette musique à la mode jouée par des
légendes du rock anglais. Il tourna aux Etats-Unis. Parfois même
à guichet fermé. Finalement il splitta en 1986. Jimmy déclara,
légèrement pince sans rire, que le groupe n’avait
jamais eut l’intention de dépasser les deux albums.
En 1985 Jimmy a aussi participé à un album de Roy Harper
(Whatever Happened To Jugula). Il se terminait par le bruit de Roy urinant
et tirant la chasse d’eau. Oui, il était temps de passer
à autre chose…
Outsider ?
Alors que Robert Plant en était à son quatrième
et alors meilleur album solo, Now And Zen, Jimmy enregistra enfin le sien.
Il s’entoura de vieux requins de studio ainsi que de Jason Bonham,
le fils de John Bonham, Robert Plant était aussi de la fête
pour un titre : The Only One.
L’album s’appela Outrider. Sur la pochette on pouvait y voir
un Jimmy Page revigoré à l’air décidé,
frisé comme un mouton, et tenant fermement une guitare. Un léger
effet de flou brisait le côté statique de la photo. Jimmy
Page prêt à se remuer, à mordre, comme au bon vieux
temps ? Malheureusement l’album n’offrait pas de quoi affoler
les foules. Tout en étant des plus honnêtes. Deux titres
sortaient du lot : le bel instrumental Emerald Eyes et Prison Blues à
l’atmosphère chaude et moite avec un solo fiévreux
de Jimmy. Il sorti en 1988 et se vendit à peu près autant
que les albums de The Firm.
Pendant la tournée Jason se montra être un batteur solide
mais au jeu un peu trop académique. Quand à Jimmy il retrouva
des couleurs. En fait, il joua ses meilleures parties de guitare post-Zeppelin.
Les shows se terminaient par des versions instrumentales de Stairway To
Heaven. Comme autant d’appels à un absent qui, finalement,
le resta… Jimmy parti alors en quête d’un nouveau compagnon.
Coverdale/Page
En 1993 la nouvelle de la collaboration entre Jimmy Page
et David Coverdale étonna et, le plus souvent, indifféra.
Le vieux maître du Zeppelin semblait avoir définitivement
perdu l’art des morceaux taillés dans un clinquant airain.
Quant à David Coverdale, il sortait d’une expérience
très éprouvante pour Whitesnake avec Steve Vai.
Pourtant, vaille que vaille, un album surgit des mains d’abord lasses
puis frétillantes de nos deux compagnons d’infortune. Le
rejeton de ces noces contre nature se vit nommé, en toute simplicité,
Coverdale/Page. Comme si ces deux noms accolés étaient pourvoyeur
de merveilles et de bonnes nouvelles pour le rock. Au demeurant, il était
assez réussi, assez bizarre et un rien pompeux.
Dès sa mise en vente, il grimpa en flèche dans les classements.
Il finit même par atteindre la 5ème place des charts aux
Etats-Unis. On s’emballa ! On ne prévit pas moins de 45 dates
pour quadriller le territoire américain ! Hélas, après
quelques semaines, aussi vite qu’il était monté, l’album
disparut dans les profondeurs des classements. Pis : la vente de billets
se révéla trop faible pour envisager la moindre date sur
la terre promise du billet vert.
Le duo se contenta d’une ou deux dates à Londres. Il réussit
quand même à monter une tournée japonaise. Il est
vrai que les fans hardcore japonais sont toujours prêts à
avaler le bouillon musical d’ancienne gloire du show-business que,
partout ailleurs, on recracherait dans l’assiette avec une mine
de dégoût. Les shows furent classieux et très professionnels.
Coverdale avait cependant l’irritante manie de hurler et d’imiter
l’aboiement du chien. Quand à Jimmy il se montra irréprochable.
C’est aussi la dernière fois qu’il interpréta
seul de belles versions de White Summer et Black Mountain Side avec sa
fidèle Danelectro noire et blanche.
D’après la rumeur, il existerait une poignée de titres
inédits alors gardée en réserve pour le deuxième
album. Mais, le duo se séparant, il ne vit jamais le jour. Un vieil
ami de Jimmy avait enfin repris contact avec lui. Quand à David
Coverdale il s’en retourna vers une nouvelle mouture de Whitesnake.
Retrouvailles
C’est quasiment au dernier moment que Robert Plant
se décida à renouer avec Jimmy Page. Ce dernier atteignant
les 50 ans… Oubliées les petites phrases assassines auxquelles
Jimmy, repoussé dans les derniers retranchements de l’espoir
d’une réunion, répondait quelquefois avec mollesse
et amertume.
Ils s’étaient déjà retrouvés le temps
d’une chanson ou deux sur album et lors de rappels. Led Zeppelin
avait même été deux fois reformé, avec John
Paul Jones, pour deux prestations des plus moyennes en 1985 (Live Aid)
et pour les 40 ans d’Atlantic en 1988. Une tentative, tenue secrète,
a eu lieu en 1986 à Bath. Mais le batteur Tony Thompson, déjà
présent au Live Aid, eut un accident de voiture sans gravité
en rejoignant les ex-Zeppelin. « Dans le genre présage, on
ne fait pas mieux. On s’est arrêté là. »
Constata un Jimmy Page sensible et superstitieux.
La réunion Page & Plant devait se faire dans le cadre strict
d’un Unplugged de MTV avec une forte orientation World-Music. En
fait ce projet était déjà dans l’air du temps
de Led Zeppelin (On se souvient des fameuses Bombay sessions et d’un
morceau tel que Kashmir). Mais faute de temps, d’aléas, et
de l’inertie de la machine Led Zeppelin qui se nourrissait surtout
de rock, il n’avait jamais abouti. L’idée venait de
Plant et de Page ce qui explique, en partie, la mise à l’écart
de John Paul Jones. L’autre explication est que Robert Plant ne
voulait plus seulement être associé à Led Zeppelin
mais être enfin reconnu comme un artiste à part entière,
et deux ex-Led Zeppelin c’était déjà beaucoup...
C’est donc certainement sans trop y croire que les deux vieux amis
se réunirent autour de boucles de percussions enregistrées
par Martin Messonier. Mais il se passa quelque chose. La musique circula
à nouveau entre eux.
Ils enregistrèrent en direct dans la belle région de Snowdonia
en Angleterre. Au Maroc avec les Gnawas, une tribu noire locale, dont
la musique est censée avoir des vertus thérapeutiques. Egalement
de façon plus conventionnelle au studio Albion, devant public,
à Londres avec une section de cordes anglaise et une autre de percussions
égyptiennes.
L’album était une réussite éclatante. Les chansons
de Led Zeppelin prenaient une nouvelle dimension (sauf No Quarter en deçà
du reste). Il se terminait par une superbe version de Kashmir. Une cassette
vidéo sortie également. Les images les plus magiques étant
celles avec les Gnawas et celles de The Truth Explodes sur la place de
Marrakech. Elles montraient nos deux vieux boucaniers du rock dans un
exercice sur la corde raide devant un public plutôt interloqué.
Surtout quand Jimmy empoigna la manette d’une drôle de petite
boîte noire pour en sortir des sons stridents.
L’album fut 4ème aux Etats-Unis en 1994. Les tournées
furent somptueuses. Ils sillonnèrent l’Europe et les Etats-Unis.
Elle se termina en apothéose début 1996 au brésil,
au Japon et en Australie avec une set list de rêve.
La réunion ne s’arrêta pas là. Un album avec
un matériel entièrement neuf s’imposait. Hélas
toujours sans John Paul Jones. Les séances d’enregistrements
se déroulèrent pendant l’été 1997. L’album
s’appela Walking Into Clarksdale en hommage à la ville vivier
du blues. Steve Albini (Pixies, Helmet, Nirvana, PJ Harvey…) en
était le producteur inattendu. L’album sonnait très
direct et rock. Il avait une beauté aride et une atmosphère
attachante. La guitare de Jimmy se promenait en eau trouble, entre tranquillité
amère et brutalité effrénée. Mais il manquait
de souffle. On pouvait s’attendre à mieux de la part de Page
et Plant après les avoir entendus lors de la tournée Unledded.
Il est aussi vrai qu’Albini, trop respectueux, n’avait pas
toujours osé critiquer leur travail. Heureusement certains titres
comme When The World Was Young, Walking Into Clarksdale, Most High ou
encore When I Was A Child furent d’incontestables réussites.
« Les gens croient que je ne sais (…) plus jouer, je vais
leur prouver le contraire. » En fait Jimmy n’avait plus le
choix. Sans orchestre symphonique ni second guitariste pour le soutenir,
il allait de nouveau être exposé en premier ligne, aux regards
et aux oreilles.
La tournée débuta en Europe de l’Est début
1998. La guitare de Jimmy se révéla très acérée
et à peine apaisée le temps d’une poignée de
titres acoustiques. Loin de se reposer sur sa gloire passée, il
s’investissait dans les concerts comme un jeune guitariste voulant
conquérir le monde à coup de riffs tranchants. C’est
certainement devant cette montée en puissance que Robert Plant
commença à se demander ce qu’il faisait là.
Allait-il être l’éternel second de Jimmy Page ? N’avait-il
pas encore une carte solo à jouer ? Fin 1998, en pleine tournée,
il mit fin à sa collaboration avec Page. Ce dernier dépité
mais toujours avide de jouer se tourna alors vers les Blacks Crowes, ravis
de jouer avec un de leurs idoles, pour une tournée qui débuta
en 1999 et un album live en 2000. La même année Jimmy se
blessa au dos et la tournée prit fin prématurément.
L’archiviste
Une fois Led Zeppelin mort, Robert Plant et John Paul
Jones prirent leurs distances avec l’illustre cadavre. C’est
à Jimmy Page, toujours hanté par sa création, qu’incomba
la tâche d’entretenir l’œuvre de Led Zeppelin.
Pour la bonne cause : le groupe n’avait pas offert tout ce dont
il était capable de son vivant.
Des années après l’épisode Coda, il remasterisa
tous les albums studios du groupe. « Quand les albums du Zep ont
été réédités en CD, personne ne m’a
contacté. Alors ils ont fait n’importe quoi… »
(JP, 1993.) Deux coffrets remasters sortirent avec une astuce commerciale
: l’intégration d’un petit nombre d’inédits
dans ce qui n’était finalement qu’une compilation.
Suivirent un coffret, The complete Studio Recording, comprenant aussi
les fameux inédits, et les albums remastérisés achetables
un par un. Variation sur la chanson du citron…
Le succès commercial dépassa toutes les espérances.
Led Zeppelin connaissait une deuxième naissance post-mortem. Jimmy
Page se remit donc, une fois de plus, au travail. Il fallait absolument
un live à la hauteur du groupe. On devait jusque là se contenter
de la bande musicale, mal fichue, du film The Song Remains The Same et…
de bootlegs. Ce fut chose presque faite (seulement en 1997 !) avec les
superbes BBC Sessions. Le coup de marteau fut asséné en
2003. D’abord avec l’extraordinaire How The West Was Won.
Ainsi que deux DVD, plus de 5 heures de film, retraçant la quasi-totalité
de la carrière du groupe. Bizarrement les images les plus impressionnantes
et touchantes étaient celles de Knebwoth où l’on peut
lire sur les visages, les corps, la déchéance des membres
de Led Zeppelin. Le moins atteint semblant être John Paul Jones
et le plus touché Jimmy Page.
Présent
Depuis la tournée avec les Black Crowes, Jimmy Page
se montre plus rarement. Il parcourt encore le monde pour recevoir des
récompenses et participer à des manifestations officielles.
Il retrouva Robert Plant le 7 juillet 2001 pour un court set rock and
roll en l’hommage à Sun Records. Le fameux label pionnier
du genre dont Jimmy collectionnait les vinyles. En 2002 il a interprété
Dazed And Confused au Royal Albert Hall. Il a eu 60 ans en 2004. Un âge
canonique pour une star du rock Sensibilisé par sa femme il consacre
aujourd’hui de son temps aux œuvres de charité, en particulier
pour aider les enfants déshérités du Brésil.
On peut aussi compter sur lui pour sortir, de temps en temps, des petits
joyaux estampillés années 70.
« Mon mode de communication idéal est
la musique et je crois que c’est à travers elle que je me
révèle. Je suis juste un joueur de guitare. »
Première
partie : De la naissance à la fin des Yardbirds
Biographie par Eric
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