| news | histoire | albums | infos | traductions | photos | bootlegs | sondage | download | forum | liens | livre d'or | contact | |
Il faudra attendre 1999 pour que Jimmy Page se mette enfin à la recherche des rares traces filmiques du Dirigeable, le résultat des fouilles archéologiques prenant donc la forme de ce joli coffret DVD. Selon Page, nous avons là l'entièreté des prestations filmées, et exploitables pour une sortie officielle. Le tout classé chronologiquement, retraçant ainsi le parcours scénique du groupe au fil de leur douze années de carrière. A ce jour, il s'agit du DVD musical le plus vendu au monde (plus d'1 million de copies). Les
concerts présents sur le DVD :
Happy birthday Jimmy En ce début d'année 1970, Le Zep était déjà en passe de devenir l'un des groupes les plus populaires au monde. Fin 69, plus d'1 million d'albums étaient déjà vendu, alors que "Led Zeppelin II" parvenait à détroner de la première place des charts anglais et américains la dernière grosse oeuvre des Beatles, "Abbey Road", sorti quasiment au même moment. Du jamais vu depuis l'arrivée au sommet des Beatles ! En juin 69, la première prestation du groupe au vénérable Royal Albert Hall était passée plus ou moins inaperçue (dans le cadre d'une soirée "Pop Proms"). Cette fois, le rendez-vous était plus important. Troisième nuit londonienne d'une mini tournée anglaise, ce deuxième concert au RAH était programmé pour le 9 janvier, date du 26ème anniversaire de Jimmy Page. Peter Grant demanda à ce qu'on filme le concert : il devait faire l'objet d'un documentaire télé, destiné à être vendu à la BBC et dans le monde. La preuve que Grant ne délaissait pas totalement le petit écran. Le concert fut donc filmé (avec 2 caméras 16 mm portées à la main) et enregistré sous la supervision de Pete Whitehead, avec le studio mobile du groupe Pye. Finalement, le documentaire ne vit jamais le jour : le groupe trouva les images trop sombres. Le film disparut donc de la circulation pendant près de 30 ans (seule une petite partie était disponible en pirate), jusqu'à ce qu'en 1999, un collectionneur privé le mette en vente aux enchères. Alerté, Jimmy Page les racheta (au prix fort parait-il), et ce fut le point de départ de sa recherche des films existants pour sortir une sorte d'anthologie live de Led Zeppelin, un projet dont il ne cessait de parler depuis 15 ans. Presque
l'ensemble du concert est proposé, et nous avons là du Zeppelin
au meilleur de sa forme, sous une parfaite qualité d'image et de
son ! La séquence où le groupe fait son entrée est
magnifique, jusqu'à l'intro tonitruante de Bonzo sur We're Gonna
Groove. Bonzo était ce soir là dans une forme olympique
! Alors qu'on sent les autres Zeps un peu plus retenu, c'est finalement
lui qui attire le plus l'attention. Son solo de batterie sur Moby Dick
a toujours été à la limite du supportable en live
audio, mais le voir ainsi à l'écran lui donne vraiment une
dimension supérieure. Sans doute la magie de l'image. Ca remet
aussi un peu les choses dans leurs contextes... Il fallait le voir - et
le vivre - pour l'apprécier pleinement.
The Song Remains The Same Nous voici en 1973, pour l'apothéose de la neuvième tournée américaine, avec les fameux trois soirs au Madison Square Garden, fin juillet. Cette tournée était celle de tous les records, pour le groupe chouchou des américains. Record d'affluence à Tampa, record de villes visitées, record de gains... Les Zeps se baladaient en Boeing privé et tout marchait pour le mieux. Les 60 000 places au total pour le MSG se vendirent donc en quelques jours. Pourtant, la prestation du groupe ne fut pas vraiment au rendez-vous, du moins comparée à leurs soirées précédentes. Le groupe manquait tout simplement de punch, trop fatigué après cette longue tournée. Elle se terminera même dans un beau bordel : on leur volera toute la recette d'un des trois soirs dans le coffre-fort de leur hotel, et un Peter Grant très énervé finira par boxer un journaliste lors d'une des conférences de presse relatant l'affaire.... Les trois concerts avaient donc été filmé pour "The Song Remains The Same", qui ne sortira que 3 ans plus tard. En cause : un conflit entre le réalisateur Joe Massot et le groupe, car la plupart des scènes avaient été tournées un peu n'importe comment, avec des titres incomplets et des plans bizarres... Massot se fera finalement virer et sera remplacé par Peter Clifton qui achèvera le travail de montage. "The Song Remains The Same" - le film et la bande son - propose en définitive une sorte bricolage composé de bouts des trois concerts assemblés les uns aux autres, et assortis de nombreux overdubs. Ajouté à cela la prestation plutôt moyenne du groupe, on est donc loin d'un live digne de ce nom pour Led Zeppelin. Lors de ses recherches pour le DVD, Jimmy demanda à la Warner de lui faire parvenir les "chutes" du film de 76... et recommença le travail de bricolage pour en tirer quelque chose. Nous avons donc tout de même "Black Dog" tiré presque exclusivement du 28 juillet, mais les trois autres titres font un mix entre les trois soirs. Ce sont des bonnes versions (surtout un The Ocean explosif), mais lorsqu'on sait comment Jimmy a bidouillé tout cela, la partie Madison Square Garden du DVD reste bien ce qu'elle est, à savoir les chutes de "The Song Remains The Same". Un bon moment cependant...
Demand unprecedented in the history of rock music En '75, Led Zeppelin était devenu trop grand et trop gros pour effectuer une réelle tournée anglaise : les salles étaient devenues tout simplement trop petites, contrairement aux Etats-Unis où le groupe voguait de coliseums en forums tous plus énormes les uns que les autres. Il fut donc choisi de ne se produire que dans la plus grande salle disponible en Angleterre : Earl's Court, situé dans la banlieue de Londres. Trois dates avaient été prévues pour satisfaire l'entièreté des fans anglais : les 23, 24 et 25 mai, ce qui portait à une capacité totale de 51 000 places. Mission impossible bien sûr, car Il était évident que de nombreux fans allaient rester sans tickets, mais personne n'avait une idée précise de leur nombre... Les tickets furent mis en vente le 15 mars. En un jour, ils étaient déjà tous vendu ! Et on s'aperçu qu'en réalité, les demandes dépassaient sans doute les 100 000. Le groupe ajouta donc deux dates supplémentaires, les 17 et 18 mai. Et on ajouta par-dessus les affiches déjà placardées l'inscription "Demand unprecedented in the history of rock music - extra concerts : sat, may 17 & sun, may 18". En effet, une demande sans précédent dans l'histoire du rock ! Les tickets pour les deux nouvelles soirées s'envolèrent à nouveau en quelques heures. Au total, les cinq concerts représentaient 85 000 places. Il restait néanmoins encore plusieurs dizaines de milliers de déçus... Dans le très sérieux Financial Times, le journaliste Anthony Thorncroft écrivait : "Peut-être sont-ils plus populaires que les Beatles. Est-ce qu'un artiste, contemporain ou historique, dans n'importe quel genre musical, serait capable de faire mieux que leur exploit de remplir Earl's Court cinq fois de suite, avec autant de déçus sans tickets ? Lorsque j'ai vu Led Zeppelin pour la première fois il y a cinq ans, ils étaient un très bon groupe de rock. Maintenant ils doivent prendre un paragraphe dans l'histoire sociale du 20e siècle. Ils ne sont plus seulement jugés en de simples termes musicaux, mais comme phénomène de l'industrie du divertissement." Peter
Grant et Mel Bush, le promoteur des concerts, organisèrent tout
cela très intelligemment, impliquant les chemins de fer anglais
à l'événement. Les affiches des concerts illustraient
l'accès facile à Earl's Court depuis les grandes gares du
pays, via des trains spéciaux appelés "Zeppelin Express"
pour l'occasion. Les jours des concerts, ces trains étaient remplis
de milliers de fans du Zep venus des quatre coins du pays.
Des concerts de plus de trois heures, une set-list de rêve (comprenant un set acoustique, contrairement à la précédente tournée américaine), avec Led Zeppelin au meilleur de sa forme ou presque... Pour de nombreux fans, les shows d'Earls Court restent l'un des plus grands moments de la carrière du groupe. Un autre signe qui ne trompe pas : rarement les Zeps auront été aussi photogéniques (Page et son superbe costume aux dragons...). D'ailleurs ce sont certainement les concerts les plus photographiés de toute leur carrière. Pour le DVD, Jimmy Page n'a malheureusement
sélectionné qu'une petite partie de la set-list type. En
réalité, ces concerts avaient été filmés
dans le seul but d'être retransmis simultanément sur l'écran
géant, ce qui explique l'absence de plan large et l'utilisation
abusive de close-ups, principalement sur Page et Plant. Voilà pourquoi
Page n'a gardé que quelques titres sur la vingtaine de morceaux
qui composaient la set-list à l'époque... Tous proviennent
du dernier soir, le 25 mai, excepté In My Time Of Dying (du 24).
Rien à redire sur les titres choisis : le set acoustique est délicieux de sérénité, le groove sur Trampled Underfoot et le fabuleux jeu de slide sur In My Time Of Dying sont imparables. Une très bonne version de Stairway To Heaven pour conclure, mais pourquoi Jimmy n'a-t-il pas plutôt choisi la version du 24 mai plutôt que celle du 25... Car si on regarde bien, Jimmy casse une corde durant le solo et même s'il s'en sort comme un chef (et même si la fin du solo a été bidouillée avec une partie du 24), on y perd quand même en intensité... Lors du dernier soir à Earls Court,
Plant annoncait au public que c'était leur dernier concert anglais
avant très longtemps. En cause, notamment, la décision du
ministre des finances anglais de l'époque, Dennis Healey, d'augmenter
les impôts sur les grosses fortunes, ce qui força Page et
Plant à s'exiler aux States juste après... "Dear Dennis...
no artists in our country anymore... he must be dazed and confused !"
ironisait Plant la veille, en introduction du classique du premier album.
Le retour manqué ? En juillet 1977, le jeune fils de Robert Plant décédait brutalement et mettait provisoirement un terme au parcours du Dirigeable. Détruit, Plant pensa quitter définitivement le groupe, mais c'était sans compter son copain Bonzo qui l'incita à revenir, en mai 1978. Après plusieurs répétitions douloureuses pour se remettre dans le bain et l'enregistrement de "In Through The Out Door" en fin 78, il ne restait plus à Led Zep que d'effectuer son grand retour sur scène, deux ans après ses dernières prestations. Depuis lors, la déferlante punk avait coulé sous les ponts et les mega-groupes virtuoses se faisaient sérieusement critiquer, y compris par une majorité de la presse rock qui pourtant les encensait quelques années plus tôt... Peu importe pour Peter Grant, pour lui c'était clair, Led Zeppelin était le plus grand groupe au monde, et il fallait donc organiser le plus grand événement possible pour renouer avec le public et présenter le nouvel album. Et de préférence en Angleterre pour un seul rendez-vous, le groupe n'étant pas encore prêt mentalement pour s'engager dans une tournée. Le choix se porta sur le renommé festival de Knebworth, qui allait se tenir sur 2 jours, les 4 et 11 août 1979. Le contrat porta d'abord sur la journée du 4, mais la demande fut telle que le groupe allait finalement se produire les 2 jours. Comme l'affiche cette année là était l'une des plus faibles de toute l'histoire du festival (la seconde tête d'affiche était The New Barbarians, le groupe parallèle de Keith Richards et Ron Wood), Knebworth 79 allait plus ressembler à deux mega-concerts de Led Zeppelin qu'à un réel festival... Le grand retour de Led Zeppelin, et par ailleurs le dernier grand événement rock des 70s. "In Through The Out Door" devait être lancé au même moment, mais il ne sortira finalement que 3 semaines après le festival. Fidèle à sa stratégie
d'effectuer un tour de chauffe dans les petits pays européens avant
ses grands rendez-vous, le Dirigeable donnera deux concerts au Danemark
avant Knebworth, les 23 et 24 juillet, dans une petite salle de Copenhague.
Le manque de répétition aidant, ils seront plus que moyens,
même mauvais, selon beaucoup d'observateurs... Les deux concerts furent filmés pour être retransmis simultanément sur un gigantesque écran géant surplombant la scène, mais sans doute aussi en vue d'une éventuelle sortie officielle. Un indice qui ne trompe pas : le groupe portait les mêmes (moches) vêtements lors des deux jours, sûrement pour permettre de réaliser un mix entre les 2 prestations. Mais quoi qu'il en soit, la mort de Bonzo un an plus tard annulait tout projet de sortie en cours... Bien que le public présent en garda visiblement un excellent souvenir, la presse rock - déjà acquise à la cause punk - ne se fera pas prier pour démolir la prestation du dinosaure Zep à Knebworth. On pouvait lire en autres, dans le NME : "Ils n'ont même pas fait assez pour vivre sur leur légende. (...) Ce ne sont pas des héros, ce sont des survivants. Ils ont beaucoup à faire pour retrouver leur niveau d'antan et encore plus s'ils veulent être innovants." C'est donc avec inquiétude que l'on apprit que Page avait sélectionné beaucoup de titres de Knebworth (tous du 4 août) pour le DVD. Finalement, le résultat s'avère moins catastrophique que prévu. Pourquoi ? Parce que d'une part, il n'a sélectionné que les titres les plus énergiques d'un concert très mou dans l'ensemble. D'autre part, ces titres ont été visiblement retouchés, ou plutôt remixés intelligemment et donnent un résultat différent de la réalité. On remarque surtout que la guitare a été gonflée (avec beaucoup de reverb). Et sur Achilles Last Stand, la basse à 8 cordes (au son horrible) de Jonesy a clairement été sous-mixée... Le résultat est donc moins catastrophique que prévu, voire bon pour certains titres (Sick Again, In The Evening). Il n'empêche que si Jimmy m'avait demandé mon avis, je lui aurais dis sans hésiter : "donne nous plus de l'Earls Court et laisse tomber Knebworth" (ou mieux, donne nous le tout et fais 3 DVDs :p)...
• Ce sont les seules émissions télés dans lesquelles le Zep s'est produit, toutes en 1969.
• Le film d'Immigrant Song qui ouvre le 2e DVD a été tourné par un roadie au concert de Sydney en 72. C'est en réalité un film muet; la bande son utilisée est la version du 27 juin 72 au Long Beach Arena, provenant du live "How The West Was Won". • L'interview de Plant pour "The Old Grey Whistle Test" a été réalisée après le concert de Bruxelles le 12 janvier 1975, dans les coulisses de Forest National. • Dans le menu de Knebworth, on a accès à un film amateur tourné dans le parc du festival. Jimmy Page a été mis au courant de l'existence de ce film en lisant le fanzine anglais Tight But Loose...
• L'extrait de Thank You que l'on peut voir dans le menu était sans doute la seule partie exploitable de la chanson, raison pour laquelle elle ne figure pas dans le film...
• La bande son utilisée pour The Song Remains The Same '77 provient du célèbre bootleg "Listen To This, Eddie" (concert du 21 juin 1977 au Los Angeles Forum). La preuve que Jimmy collectionne bel et bien les boots :) • La bande son utilisée sur le film muet de Seattle 75 provient de la section centrale de Whole Lotta Love (avec des passages de The Crunge en medley) à Earls Court le 25 mai 75.
Sources : Interviews de Jimmy Page à propos du DVD
et de HTWWW :
|