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Physical Graffiti
disque 1
1. Custard Pie
2. The Rover *
3. In My Time Of Dying
4. Houses Of The Holy *
5. Trampled Under Foot
6. Kashmir
disque 2
1. In The Light
2. Bron-yr-Aur *
3. Down By The Seaside *
4. Ten Years Gone
5. Night Flight *
6. The Wanton Song
7. Boogie With Stu *
8. Black Country Woman *
9. Sick Again
  • Sorti le 24 février 1975
  • Pour les nouveaux titres : enregistrés à Headley Grange avec le studio mobile de Ronnie Lane et à Londres (Olympic Studios) entre janvier et mai 74 / ingénieurs du son : Ron Nevison & Keith Harwood. Les autres titres (*) proviennent d'anciennes sessions d'enregistrement (1970, 1971 et 1972).
  • Charts : n° 1 en Angleterre (classé 27 semaines) et n° 1 aux Etats-Unis (15 semaines)
  • 15 millions d'exemplaires vendus aux Etats-Unis
  • Single extrait : Trampled Underfoot / Black Country Woman (n° 38 dans les charts US)
    l'histoire des morceaux
la pochette et le logo Swan Song
outtakes à télécharger

Physical Graffiti est l'album qui aura nécessité le plus grand nombre d'heures de studio, l'enregistrement s'étalant en tout sur 7 mois. Les sessions débutent dès novembre 73, dans leur fameux manoir Headley Grange. Mais le groupe a à peine le temps d'enregistrer une démo intitulée "Driving To Kashmir" que Jones envisage de quitter le groupe. Trop de pression, trop de tournées. Les sessions reprennent finalement après quelques semaines de réflexion d'un JPJ rassuré par Peter Grant qui lui promet de baisser le rythme. De fait, l'année 74 sera d'ailleurs entièrement consacrée à la conception de l'album et au lancement du propre label du groupe, Swan Song, sous lequel sortiront leurs productions futures. Ils ne retrouveront la scène qu'en janvier 75 aux Etats-Unis, pour promouvoir la sortie de l'album.
Entre janvier et mai 74, tranquillement, le groupe enregistre ainsi 8 nouveaux titres. Trop pour les mettre tous sur un seul disque.

"Nous avions un album et demi de nouveau matériel, et cette fois nous avons trouvé que c'était mieux de l'étendre plutôt que d'écarter des morceaux comme sur les albums précédents" (Robert Plant)

Le groupe choisit donc l'option du double album, et 7 titres qui n'avaient pas trouvé leur place sur les albums précédents sont ainsi récupérés des archives : "Bron-yr-Aur" (enregistré durant les sessions du "III"), "Night Flight", "Boogie With Stu" et "Down By The Seaside" (sessions du "IV"), "Black Country Woman", "The Rover" et "Houses of The Holy" (sessions de "Houses Of The Holy").
Ceci explique pourquoi la voix de Plant est tellement surprenante sur cet album : tantôt fidèle à elle-même, puissante et trouvant facilement les aigus, tantôt âpre et rauque, au timbre voilé, sous-mixée dans la production, contrastant avec les albums précédents. La raison : à partir d'Houses of The Holy, les cordes vocales de Plant se sont progressivement dégradées, victimes du rythme affolant des tournées. Robert finira par se faire opérer, quelques mois avant l'enregistrement de Physical Graffiti, et sa voix, bien que toujours très bonne et unique, ne sera jamais plus pareille. D'où la différence de chant entre nouveaux et anciens titres qui composent l'album.

Double album oblige, Physical Graffiti n'est certainement pas l'album parfait mais reste l'une des grosses oeuvres du groupe, indispensable. Chez les anglo-saxons, il est souvent cité comme le meilleur album de Led Zeppelin. C'est en tout cas celui qui réunit le plus grand nombre de ses influences, et donc peut-être le plus représentatif de son oeuvre.
La production y est assez particulière, avec un son plus brouillon et plus sale que sur les albums précédents mais aussi plus live, plus brut, ce qui lui donne un dynamisme particulier.

Pourquoi "Physical Graffiti", au juste ? "J'ai pensé à "Physical Graffiti" comme titre à cause des illustrations sur la pochette et aussi parce que ça a une signification "physique" plus que verbale, rappelant ainsi l'énorme dépense d'énergie requise pour la réalisation d'un album." (Jimmy Page)

Le premier disque est très homogène et est à lui seul presque au niveau des albums précédents. Led Zeppelin y retrouve le goût du heavy blues - délaissé sur Houses Of The Holy - sur "Custard Pie", mais surtout "In My Time Of Dying" : le plus long titre de la discographie zeppelinienne, qui démarre pesamment et finit en un déluge de slide, avec l'un des solos les plus jouissifs de Page. Sur l'aérien et superbe "The Rover", il s'agit de l'un des ses plus mélodiques. Après le quelque peu répétitif "Houses Of The Holy", "Trampled Under Foot" dégage quant à lui un groove incroyable, surtout en live. Le disque s'achève sur l'un des plus grands classiques du rock, le majestueux et monolithique "Kashmir", emmené de main de maître par Bonham et sublimé par l'orchestration de Jones et les paroles de Plant. L'amour de Led Zeppelin pour la musique orientale surgit au grand jour, Page reprenant ici l'accordage particulier de "Black Mountain Side". En évoquant Bonham, il dira très justement : "Ce que fait Bonzo sur "Kashmir" est absolument fantastique et, surtout, ce qui est le plus génial, c'est ce qu'il ne joue pas, c'est ce qu'il ne fait pas. Mais il fait tourner ce titre...".
Pour Plant tout comme pour Jones, "Kashmir" reste encore aujourd'hui le titre le plus représentatif de Led Zeppelin, où l'homogénéité du groupe est particulièrement perceptible, et duquel se dégage une force et une intensité fantastique.

Le deuxième disque est plus disparate, c'est celui qui contient la majorité des anciens morceaux récupérés et de ce fait peut donner l'impression d'un "remplissage". La qualité est toutefois au rendez-vous : "Ten Years Gone" est pour beaucoup le morceau phare de ce disque, l'un des titres les plus originaux et travaillés de Led Zeppelin. Quant à "In The Light", ce n'est certainement pas le successeur de "Stairway To Heaven" comme l'espérait Page avant la sortie de l'album mais on se laisse assez facilement charmer par ce long morceau atmosphérique.
Absent du premier disque, le côté folk de Led Zep ressort ici de plus belle avec les titres récupérés des sessions antérieures. On retient surtout le délicat et superbe "Bron-yr-Aur", ainsi que "Down By The Seaside" (avec un pont musical sublime), tandis que "Black Country Woman" et "Boogie With Stu" sont plus anodins malgré une rythmique entrainante.
Enfin, "The Wanton Song" et "Sick Again" sont des morceaux comme Led Zep semble pouvoir en sortir par dizaines, basés sur des riffs ravageurs et une rythmique implacable, tel "Custard Pie" sur le premier disque.

Deux ans après Houses Of The Holy, le public réservera un nouveau triomphe à Led Zeppelin. Rien qu'en précommande, Physical Graffiti s'était déjà vendu à deux millions d'exemplaires. L'album effectuera la meilleure entrée jamais réalisée dans les charts américains, se classant directement à la 3e place, puis à la 1ère la semaine suivante. En Angleterre, il trônera d'emblée au sommet.

Pour en savoir plus :
l'histoire des morceaux
la pochette et le logo Swan Song
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